D.1380
Pierre noire, estompe et rehauts de craie blanche, sur papier bleu
H. 57,1 ; L. 48,9 cm
Paris, Ecole nationale supérieure des Beaux-arts. Inv. EBA 3142.
Signé en bas à gauche, à la pierre noire, repris à côté à la plume : Rigaud.
Historique :
Fonds ancien de l’Académie royale de peinture et de sculpture ; peut-être l’un des deux dessins offerts par Rigaud à l’Académie en 1733.
Bibliographie :
Montaiglon, 1875-1892, V, p. 125 ; Lavallée, 1923, p. 314-316 ; James-Sarazin, (1999) 2003, p. 306-307, repr. fig. 4 ; Brême, 2000, cat. 29, p. 31 & 64, repr. p. 31 ; Perreau, 2013, cat. D.1380, p. 287 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. D.2, p. 591.
Cette seconde académie attestée de Rigaud (avec la figure de Persée [D.1379]) est sans doute la plus ambitieuse des deux même s’il est plus difficile d’en préciser le contexte historique. Elle confirme néanmoins la technique propre à Rigaud pour représenter les chairs et surtout les mains, très géométriques et exemptes de réseau de veines.
Dominique Brême s’exprimait ainsi, à l’occasion de l’exposition des dessins de Rigaud au musée Bossuet de Meaux en 2000 : « Pour être des exceptions dans l’œuvre graphique de Rigaud, ces deux dessins offrent néanmoins toutes les caractéristiques de son vocabulaire plastique et, notamment, cette articulation difficile entre les limites clairement posées des éléments de la représentation et la lumière tournante, contrastée, qui les anime. La première feuille, sur papier beige, est marquée par un jeu de hachures assez rares chez Rigaud, mais repérables dans quelques autres feuilles à la facture aussi spontanée. Il s’agit de hachures de faible amplitude, plus ou moins appuyées, posées en faisceaux convergents propres à faire vibrer les ombres. Le second dessin, sur papier bleu, fait appel aux nuances de l’estompe et aux subtilités d’une craie blanche effleurant la surface grenue du support avec beaucoup de délicatesse ».