P.65
Huile sur toile
H. 139 ; L. 109 cm
Caen, musée des Beaux-arts. Inv. 20
Historique :
Paiement inscrit sur l’exemplaire des livres de comptes conservé à l’École des Beaux-arts et en 1684 pour 66 livres [à mi-corps] (rajout de Hulst : « Madame Desjardins (Marie Cadesne), jusqu’aux genoux » (coll. Desjardins ; coll. de Mouchy, duc de Noailles ; saisie en l’an II ; transféré au musée de Caen en 1811).
Bibliographie :
Hulst/2, p. 144 ; Hulst/3, p. 169 ; Mariette, 1740-1770, III, f° 48 v°, n°99, VII, f°1 ; Lelong, 1775, p. 212 ; Paignon-Dijonval, 1810, 7621 & 7340, p. 253 ; cat. Caen, 1837, n°157 ; Nagler, 1836, III, p. 479 et 1843, XIII, p. 182 ; Chennevières-Pointel, 1845, p. 36 1 ; Ibid. 1851, p. 4, 7, 40 ; cat. caen, 1851, n°184 ; Trébutien [1855], p. 92 ; (v. 1881), p. 300 (malgré la référence au n°184 du catalogue, ne semble pas concerner ce portrait) ; Le Blanc, 1856, II, P. Dr., n°47 ; Clément de Ris, 1859, I, p. 166, 332 ; Lacroix, 1860, p. 122 ; [Pont] 1861, p. 92 ; Lavice, 1870, p. 304 ; cat. Caen, 1861, n°184 ; Ibid. 1866, n°202 ; ibid., 1869, n°202 ; 1872, n° 186 Clément de Ris, 1872, p. 114, 463 ; Firmin-Didot, 1876, p. 27-28, P. Dr., n°38 ; Firmin-Didot, 1875-1877, P. Dr., n°421 ; Élouis, 1882, p. 60 ; cat. Caen, 1891, n°186 ; ibid., 1899, n°179 ; Lavalley, 1894, p. 619, n°186 ; Gonse, 1900, p. 95-96 ; Mireur, 1910, II, p. 537, 538, 540 ; Furcy-Raynaud, 1912, VI, p. 311-312 ; cat. Caen, 1907, n°184 ; Ibid., 1913, n°184 ; Soulange-Bodin, 1914, p. 6-49 ; Roman, 1919, p. 7 ; Audin & Vial, 1919, p. 287 ; Ménegoz, 1927, p. 324 ; cat. Caen, 1928, n°158 ; Lécuyer, 1930, p. 398 ; Brière, 1931, p. 211, n°61 ; Nicolle, 1931, XI, p. 110, repr. p. 106, n°5 ; IFFXVIIIe 1951, VII, P. Dr., n°41 ; Blunt, 1953, éd. anglaise, p. 279, 288, note 113 ; 1983, éd. française, p. 336, 378 note 101 ; Vergnet-Ruiz & Laclotte, 1962, p. 67, 250 ; Vergnet-Ruiz, 1964, t. 111, p. 118-119 ; Conilleau, 1968, p. 9 ; Debaisieux, 1970, p. 42 ; Blunt, 1972, p. 91 ; Colomer, 1973, repr. p. 27 ; [Debaisieux], 1984, repr. p. 33 ; Debaisieux, 1994, p. 18, n°282 ; Tapié, 1994, p. 80, repr. p. 81 ; Aaron, 1994-1995, cité dans la notice 3 ; James-Sarazin, 1995, cat. n°17 1, p. 647, repr. 365 et cité n°170 p. 645 ; Luna, dans cat. exp., Madrid, Bilbao, 1998, p. 112, repr. p. 113 ; Thieme & Becker-Saur, 2001, XXIX, p. 409 ; Perreau, 2004, p. 33, repr. p. 32, fig. 14 ; Levallois-Clavel, 2005, I, p. 55, 161 ; Ibid. II, p. 215, cat. P. Dr. n°104 ; Perreau, 2013, cat. P.65, p. 69 ; James-Sarazin, 2016, II, cat. P.70, p. 35.
Expositions :
1878, Paris, palais du Trocadéro, n°330 ; 1931, Paris, musée de l’Orangerie, n’61 ; 1956, Caen, n°20 ; 1958, Londres, Royal Academy of Arts, n°226 ; 1958, Paris, musée du Petit Palais, n°123 ; 1958, Paris, galerie Charpentier, n°37 ; 1959, Brème, n°77 ; 1960-1961, Washington, Toledo, New York, n°134, repr. ; 1961-1962, Montréal, Québec, Toronto, n°70 ; 1963, Caen, n°36 ; 1968, Caen, n°18 ; 1998, Madrid, Bilbao, p. 112.
Œuvres en rapport :
- 1. Gravé en contrepartie par Pierre Drevet.
- 2. Pierre noire d’après Rigaud, H. 31,8 ; L. 24,5 cm. Loc. inc. (vente Amsterdam, Van Parijs, 11 janvier 1878, lot 186).
- 3. Huile sur toile, suiveur de Rigaud (en camaïeu de bistre), H. 25 ; L. 20 cm. Collection particulière (coll. H. Leroux ; sa vente Paris, 23 mars 1968 ; vente Paris, hôtel Drouot, 25 mai 1987 ; vente NY, Christie’s, 9-10 janvier 2009, lot 100). (cat. P. 65-3)
Descriptif :
Fille d’un marchand de draps d’or, d’argent et de soie, c’est en 1661 que Marie Cadenne (morte en 1716), et dont le patronyme est parfois orthographié Cadaine ou Cadesne, épouse le sculpteur Martin Desjardins, peint par Rigaud en 1683. Bien que le portrait de Madame Desjardins ait été mentionné comme peint par « Detroy père » (François de Troy) lors de sa saisie révolutionnaire chez le duc de Noailles le 6 ventôse an VI, il fut vite rendu à Rigaud.
Sur une robe de satin blanc, décolletée et bordée de dentelle, la modèle porte un grand manteau rouge à revers bleus, rejeté en arrière, une étole de fourrure retenue par une grande agrafe richement ornée, tandis que, le coude gauche appuyé, elle retient de sa main une longue écharpe ocre, rayée, et que, de sa main droite, elle cueille une fleur de tubéreuse, attribut de l’odorat et des « choses délicieuses », grâce son puissant parfum. Le visage de carnation claire, vu de trois quarts, tourné vers la gauche, est encadré d’une chevelure presque noire, bouclée, dont une longue mèche enrubannée revient sur l’épaule ; le regard, doux et sensible, semble rêveur. Dès 1838, il fut admiré par Naigeon, venu à Caen pour repérer les tableaux susceptibles d’intéresser le musée de Versailles : il le mentionnait « d’une belle couleur et très bien conservé » (AL. Z66 Caen). Quant à Chennevières, il en louait l’éclat et le trouvait supérieur en qualité au portrait de Desjardins : « C’est en tous points un admirable portrait, tel que les artistes n’en peignent que pour leurs confrères ».