*P.288
Huile sur toile
Dimensions inconnues [à mi-corps]
Localisation actuelle inconnue.
Historique :
Absent des livres de comptes ; peint entre 1705 et 1710 ; coll. Rigaud, 1715 ; Inventaire après décès d'Hyacinthe Rigaud, 1744, n° 260 : « Item les deux portraits en grand faits par ledit sieur Rigaud des deux oncles du sieur Collin de Vermont peintre ordinaire du roy et professeur de l'Académie royale de peinture et sculture, nommés l'un M. Collin des Tourelles et l'autre M. Collin de Blamont, numérotés sous le même numéro huit, prisés ensemble la somme de cent livres » ; legs à Hyacinthe Collin de Vermont ; coll. Bernard De Bury ; son inventaire après décès : « un grand tableau peint sur toille par Monsieur Rigault représentant M. Destournelles ».
Copies et travaux :
- 1708 : « Un dessein de M[onsieu]r Collin » par Monmorency pour 6 livres (f° 23 v°). Voir James-Sarazin, II, cat. *D.119, p. 617 [comme dessin d'après le portrait de Nicolas Collin de Vermont].
Bibliographie :
Guiffrey, 1891, p. 69 [non localisé] ; Colomer, 1973, p. 128 [non localisé] ; Perreau, 2004, p. 72 [non localisé] ; James-Sarazin, 2009/1, p. 51, 108, 131 [non localisé] ; Perreau, 2013, cat. *P.288, p. 98 [non localisé] ; James-Sarazin, 2016, II, cat. *P.1314, p. 443 [non localisé, peint v. 1715].
Charles Collin, sieur des Tourelles ou des Tournelles fut maître de musique (1699), ingénieur du roi (1690) et professeur de mathématiques. Frère d’Hubert François Collin [*P.287] et de Nicolas Collin [*P.286], il fut assez tôt désigné par Rigaud, dans son premier testament de 1707, comme l'un de ses exécuteurs testamentaires :
« [...] Et pour exécuter et accomplir le présent testament, l’augmenter plutôt que le diminuer, ledit sieur testateur a nommé et choisy le sieur Charles Collin, ingénieur et professeur de mathématiques qu’il prie d’en prendre la peine et de luy rendre ce dernier office, se déssaississant à cette fin en ses mains de tous lesd. biens jusqu’à son entière exécution, et le priant d’agréer le présent don et legts quil luy fait de sa pendule de la façon du sieur Oulry, sur laquelle est pour devise (transeunt et imputant) avec une petite urne de porcelaine ancienne garnie de bronze dorée et sa console qui est aussi de bronze doréé, Et à defaut dud sieur Collin de pouvoir vacquer à lad exécution testamentaire, led. sieur testateur nomme et choisit à sa place, le sieur Bourdin, peintre en mignature, auquel il fait la même prière et le même legs que dessus [...] »1
Le portrait, et celui de son frère, Collin de Blamont, est mentionné pour la première fois dans le troisième testament de Rigaud, fait le 28 juillet 1715 :
« Donne et lègue à Hyacinthe Colin [de Vermont, fils de Charles Collin], son filleul, qui a embrassé l’étude de la peinture, toutes ses estampes reliées en livre et non reliées, concernant les sujets d’histoire et paysages. [En renvoi : « avec le meilleur des manequins qui se trouveront. ») Plus les portraits originaux, en grand, des sieurs de Blamont et des Tourelles, ses oncles, et le portrait original, en buste, dud. sr Collin, son père, qui n’ont point de bordure [En renvoi : « à moins que lesd. sieurs ses père et oncle ne veuillent les avoir en leur possession durant leurs vies. »], avec toutes les bosses de plâtre qui se trouveront dans la chambre qui est à costé de celle où les élèves, dud. sieur testateur travaillent. »
Cette mention plaide, selon James-Sarazin, pour une datation du portrait des oncles Collin à cette date. On retrouve ensuite l'effigie du sieur des Tournelles, seule, dans un document jusqu’ici inédit et que nous avons pu consulter aux archives des Yvelines : le partage des successions Collin de Blamont et Collin de Vermont, le 14 octobre 1765 provenant de la collection du musicien Bernard de Bury2. Cela tendrait à prouver que le portrait de Collin de Blamont avait changé de mains entre temps. Contrairement à ce que nous avions pensé en 2013, tout comme James-Sarazin en 2016, nous pensons désormais que la mention du portrait dessiné par Monmorency en 1708 ne peut correspondre au portrait de Nicolas Collin, qui fut spécifié « en buste » dans les différents testaments de l'artiste et aurait du, par conséquent, valoit 4 livres. Le double du prix évoquerait plutôt un personnage à mi-corps, comme dans la belle feuille du Städel où l'on voit un modèle devant les attribut du dessin ou du Génie.
1. Testament de Rigaud, 30 mai 1707. Paris, archives nationales, minutier central des notaires parisiens, étude XCV (de Beauvais), liasse 36.
2. Versailles, ADY, 3E 45/140.